Distant voices, still lives
Dans les années 1950, à Liverpool, une famille se prépare pour le mariage de Eileen, la fille aînée. Cette cérémonie est l’occasion pour la fratrie de se souvenir de leur père, personnage violent et froid qui faisait preuve ponctuellement d’amour pour ses enfants. Au fil du temps, les deux autres enfants du foyer se marient également. Leur existence est alors rythmée par les souvenirs de leur jeunesse. Deux réalités se fondent entre-elles, le temps présent et le temps passé qui semblent inséparables.
Ce fut l’événement de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 1988. L’autofiction n’avait pas encore envahi la littérature, ni le cinéma, et l’on découvrait avec étonnement – et même un rien de stupeur – ce réalisateur anglais nous jetant au visage, avec un mélange d’impudeur et d’épure, son enfance dans un quartier pauvre du Liverpool des années 1950 : ce père violent, cette mère battue, ces chansons entonnées en chœur contre le malheur et l’amour du cinéma comme unique consolation…
Pierre Murat, Télérama