Je suis un autarcique
Michele, abandonné par sa femme, vit à Rome avec son fils dans un petit appartement. Il lui reste ses amis et parmi eux, Fabio, qui les persuade de monter un nouveau spectacle théâtral d'avant-garde ...
La découverte en France de Nanni Moretti, au moment de la sortie de Je suis un autarcique, fut un véritable choc : comment un jeune cinéaste de 23 ans pouvait-il se permettre d’entreprendre un long métrage en super 8, pour parler de ses problèmes existentiels et de ceux de sa génération ? C’était pourtant le pari de Nanni Moretti : parler de lui en se montrant (il est aussi acteur dans le film), pour mieux parler des autres. Et le faire avec une économie de moyens exemplaire. D’emblée le projet cinématographique de Moretti se met en place, avec une grande cohérence : se mettre au centre du monde, en occupant chaque plan et chaque scène, pour mieux faire exister le hors-champ : l’Italie tout entière, en crise politique et morale, bien avant la venue au pouvoir de Berlusconi, à l’époque où la menace terroriste d’extrême gauche paralysait tout.
Serge Toubiana, La Cinémathèque française