Juvenile Court
1972. Le Juge Turner préside les audiences du tribunal pour mineurs de Memphis. À la barre, enfants, adolescents et parents se succèdent pour des affaires de drogue, de vols à main armée, de fugue ou de maltraitance. Entre souci de protéger la communauté, volonté de punir et projet de réhabiliter, le système judiciaire américain cherche un avenir pour ses enfants.
Juvenile Court restitue la réalité complexe et pénétrante propre au travail de Wiseman qui, comme toujours, n’utilise aucun commentaire ni voix-off pour « raconter » l’histoire. Son art est celui du montage (38100 mètres de pellicules ont été filmés sur une période de tournage d’un mois, pour 1585 mètres retenus dans le montage final). Ce qui émerge alors est moins une condamnation de la cour qu’un sentiment d’aveuglement - l’illusion qui permet à la fois aux fonctionnaires et aux usagers d’échapper au désespoir en confiant à des institutions le soin de réparer des vies brisées.
José M. Ferrer,
Time Magazine (1973)