L'Armée des ombres
Octobre 1942, en France occupée. Philippe Gerbier, ingénieur soupçonné d'activités dans la Résistance, est arrêté par la police de Vichy et incarcéré dans un camp de prisonniers. Il est ensuite remis par les autorités françaises à la Gestapo et transféré à Paris pour interrogatoire. Mais il parvient à s'évader et à rejoindre son réseau.
Dans L’Armée des ombres, Melville se démarque d’une nouvelle manière du « cinéma de l’Occupation » qui est devenu entre-temps une tradition : au lieu de l’aspect héroïque, il privilégie les épreuves de la vie clandestine, les cas de conscience qu’elle peut impliquer - notamment lorsqu’il s’agit de tuer un traître ou de sacrifier des camarades -, et les mécanismes de la lutte armée, susceptibles de déshumaniser même des êtres parmi les plus nobles. À sa sortie, le film a été attaqué pour sa « noirceur » et pour l’image qu’il donne des résistants – comparables, selon certains critiques, à des gangsters. Depuis, il s’est imposé comme le chef-d’œuvre incontesté sur cette thématique, grâce à la complexité de son propos, jointe à une mise en scène d’une éloquence tragique intemporelle. Fait sans précédent : sa sortie tardive aux Etats-Unis lui a valu le Prix du meilleur film étranger de l’année 2006, décerné par la critique new-yorkaise.
Denitza Bantcheva