
La Mort d'un bureaucrate
Un ouvrier cubain émérite meurt broyé par sa machine à fabriquer des bustes mortuaires. Selon ses voeux, on l’enterre avec son livret de travail. Malheureusement, sa veuve, pour recevoir sa pension, est obligée de fournir ce fameux livret. Le neveu du défunt entreprend alors les démarches nécessaires pour le récupérer.
Voici le film qui donna corps à l’école du cinéma de la révolution cubaine. Dès ses débuts Tomás Gutiérrez Alea possédait l’ironie critique et détachée qu’il utilisa avec une continue tendresse en racontant le sort des homosexuels à Cuba dans Fraise et Chocolat, en 1993. Mais il était bien plus mordant et plus noir quand il commença à égratigner le bonheur bâti par Fidel Castro. La Mort d’un bureaucrate repose sur le régime des retraites dans la grande île des Caraïbes : pas question, pour une veuve, de toucher une pension sans présenter le livret de travail de son époux défunt. Hélas.
Le Monde