Petit à petit
Petit à petit suit le voyage de Damouré et Lam à Paris et de deux Parisiennes au Niger. En inversant le sens des rapports Nord/Sud, Rouch critique avec humour aussi bien la violence de l’anthropologie coloniale que la vision occidentale du « progrès ». Il nous invite à questionner des thèmes chers à l’anthropologie comme la distance culturelle, la possibilité de changer et de devenir « autre ».
Pour moi, la seule manière de filmer est de marcher avec la caméra, de la conduire là où elle est le plus efficace, et d’improviser un autre type de ballet où elle devient aussi vivante que les hommes qu’elle filme. C’est la première synthèse entre les théories vertoviennes du « ciné œil » et l’expérience de la « caméra participante » de Flaherty. (…), le réalisateur pénètre réellement dans son sujet. C’est cet état bizarre de transformation de la personne du cinéaste que j’ai appelé, par analogie avec les phénomènes de possession, la « ciné-transe ».
Jean Rouch