
The Skin Game
Les membres d’une prestigieuse famille britannique font chanter un industriel pour l’obliger à leur revendre un terrain sur lequel il prévoit d’implanter une nouvelle usine…
Au centre de ce film il y a d’abord le génial Edmund Gwen, qu’Hitchcock retrouvera dans Mais qui a tué Harry ? Il y a aussi, chose rare chez le cinéaste, surtout à cette époque, une gravité presque constante. C’est qu’il s’agit d’opposer deux mondes, deux époques, deux visions de l’Angleterre au début du XXème siècle. Et c’est qu’entre deux maux, les menées agressives de l’affairiste joué par Gwen d’une part et la morgue old school de ses nobles ennemis d’autre part, Hitchcock hésite à choisir. Rarement film de lui aura été aussi sombre. Nombreuses, les scènes d’affrontement verbal sont remarquables dans la caractérisation sociale et psychologique comme dans la science des déplacements dans l’espace. Quant au final, il constitue la scène la plus déchirante de cette sélection.
Emmanuel Burdeau