Soleil Ô
Titre d'un chant antillais qui conte la douleur des Noirs amenés du Dahomey aux Caraïbes, Soleil Ô trace le portrait d'un immigré noir qui monte à Paris "au pays de ses ancêtres les Gaulois". Ce film-manifeste dénonce une nouvelle forme d'esclavage : l'immigré essaie désespérément de trouver un travail, un logement, mais doit faire face à l'indifférence, le rejet, l'humiliation. Jusqu'au hurlement final de révolte.
Attaque cinglante contre le colonialisme et ses séquelles, sociales, économiques, culturelles et anthropologiques, le film vaut pour la complexité de son exposé choquant du racisme et un acte d’accusation brutal et ironique des valeurs capitalistes occidentales qui forment les clefs de voûte d’un édifice esclavagiste qui perdure sous d’autres formes tout aussi aliénantes jusqu’à nos jours.
Jérôme Baron, Festival des 3 Continents