Salvatore Giuliano
Juillet 1950, dans une petite ville de Sicile. Le corps criblé de balles du plus grand criminel de l’époque, Salvatore Giuliano, vingt-sept ans, est retrouvé dans un fossé. Les habitants et la presse viennent aussitôt s’entasser autour du cadavre de cet homme autant détesté qu’admiré, surnommé « le Robin des Bois sicilien ».
Salvatore Giuliano fonde en même temps une méthode, celle du film dossier, et un genre, le film politique, fréquemment adopté durant les années 1960-1970, qui connaîtra un développement exceptionnel en Italie, sans qu'aucun autre cinéaste, d'ailleurs, n'égale l'intelligence, la complexité, la profondeur des productions de Francesco Rosi (...) Film épique au sens brechtien du terme, Salvatore Giuliano possède une profonde unité stylistique, mais le style n'existe pas en soi : il a une raison fonctionnelle. Il est dicté par la réalité dont le film s'inspire. Héritier à parts égales des deux plus brillants représentants du néo-réalisme, Visconti et Rossellini, Rosi préserve l'émotion, tout en la distanciant, pour laisser le champ libre à la réflexion.
Michel Sineux