Ascenseur pour l'échafaud
Un homme commet un assassinat. Voulant effacer un indice compromettant, il se retrouve bloqué dans un ascenseur.
On a loué un studio aux Champs-Elysées et on s’est mis au travail, très lentement comme le font les musiciens de jazz. On est restés là de dix ou onze heures du soir jusqu’à huit heures du matin. En une nuit, on a tout enregistré et, en cela, je pense que la musique d’Ascenseur pour l’échafaud est unique. C’est l’une des rares musiques de films qui ait été entièrement improvisée. Le film en était métamorphosé. J’ai un souvenir très net de ce qu’il était, sans musique, mais quand on a attaqué le mixage final et qu’on a ajouté la musique, il a semblé décoller. Rien à voir avec la plupart des musiques de films qui soulignent et intensifient l’émotion qui est implicite dans les images ou le reste de la bande son. C’était un contrepoint, c’était élégiaque. Je suis persuadé que, sans la musique de Miles Davis, le film n’aurait pas eu l’accueil qu’il a obtenu parmi la critique et le public.
Louis Malle