Damnation
Karrer vit depuis des années coupé du monde. Il passe ses journées à errer dans la ville désoeuvrée, sous la pluie battante, et à observer ses habitants. Le soir venu, il se rend au Titanik Bar où se produit une séduisante chanteuse avec laquelle il entretient une liaison. Lorsque le tenancier du bar, Willarsky, lui propose de convoyer de la drogue afin de gagner un peu d’argent, Karrer lui suggère à la place d’employer le mari de la chanteuse. Il compte profiter de l’absence de ce dernier pour passer un peu de temps auprès de sa maîtresse…
Premier volet d’un triptyque composé des films Sátántangó (1994) et Les Harmonies Werckmeister (2000), Damnation marque également les débuts de la collaboration entre Béla Tarr et l’écrivain hongrois László Krasznahorkai, tous deux coauteurs du scénario. L’arrivée de cette nouvelle « recrue », avec son univers sombre et mélancolique, va coïncider avec la transformation stylistique du cinéaste. Quatre ans après Almanach d’automne, celui-ci adopte le plan-séquence et abandonne définitivement la couleur au profit du noir et blanc.