Le Fantôme de la liberté
Tolède, 1808. En pleines guerres napoléoniennes, des soldats espagnols crient « À bas la liberté ! » avant d’être fusillés. Peu après, un capitaine des dragons français se fait assommer par une statue de pierre puis tombe amoureux d’une morte au corps miraculeusement intact. Voilà l’histoire qu’est en train de lire la bonne des Foucauld, tandis que la petite Véronique qu’elle est censée garder échappe à sa surveillance. Cette dernière est apostrophée avec son amie par un homme étrange qui leur remet des photos compromettantes. Ses parents finissent par mettre la main dessus et découvrent avec dégoût ce qu’elles représentent…
Le Fantôme de la liberté est l’un des films les plus angoissants, les plus inquiétants de Luis Buñuel. C’est un film de fin du monde, de jugement dernier, le plus proche parent qui soit de L’Ange exterminateur et de L’Âge d’or. Frustration, fiasco, prolifération, envahissement, dérèglement, y précèdent l’avertissement suprême du Commandeur.
Robert Benayoun, Positif