Le Journal d'une femme de chambre
Célestine, femme de chambre de 32 ans originaire de Paris, prend ses fonctions au Prieuré, propriété d’une famille de notables normands composée de M. Rabour, vieil homme aux tendances fétichistes, Mme Monteil, sa fille aigrie et puritaine, et M. Monteil, son gendre sexuellement frustré, obsédé par les femmes et la chasse. Il y a également Joseph, l’homme à tout faire de la maison au tempérament violent et aux idées d’extrême droite. L’arrivée de Célestine, à l’intelligence et au sens de l’observation aiguisés, sème bientôt le trouble parmi ces habitants…
Réalisé en 1964, ce film inaugure la dernière période de Luis Buñuel – quasi exclusivement située en France – et marque le début de la collaboration entre le cinéaste et son coscénariste Jean-Claude Carrière. Les deux comparses transposent l’intrigue du roman éponyme d’Octave Mirbeau (1900) trente ans plus tard, à la charnière des années 1920 et 1930. Loin de s’être calmé, le contexte politique est devenu encore plus sombre avec la montée de l’extrême droite en Europe.
Merveilleuse comédienne, je me contentais de la suivre [Jeanne Moreau], la corrigeant à peine. Elle m’a appris sur le personnage des choses que je ne soupçonnais pas.
Luis Buñuel