Nazarin
Parce que sa générosité et sa charité n'ont pas de limites, le père Nazarin vit dans une misère profonde. Désavoué par l'Église pour avoir protégé une prostituée soupçonnée de meurtre, Nazarin doit fuir, condamné à une longue errance. Andara, la prostituée, et Beatriz, jeune femme délaissée par son amant, se joignent par une pitié hystérique au sort du prêtre persécuté. Nazarin poursuit son chemin de croix, mais toutes ses tentatives pour prêcher l'amour divin se retournent contre lui.
Quand Nazarin fut présenté au Festival de Cannes, en 1959, certains critiques reprochèrent à Luis Buñuel d'avoir basculé dans le camp catholique. Dans un entretien au Monde, il répondit : "Je suis athée, grâce à Dieu !" De fait, cette transposition du roman espagnol de Perez Galdos au Mexique du tournant des XIX e et XX e siècles est à la fois d'une grande violence mystique et d'un scepticisme radical. Dans le rôle du prêtre mené à la catastrophe par son adhésion aux préceptes christiques, Francisco Rabal est bouleversant.
Le Monde