Sorcerer
Quatre hommes de nationalités différentes s'associent pour conduire un chargement de nitroglycérine à travers la jungle sud-américaine.
Par son approche sèche et nerveuse (les premières scènes se déroulent sans la moindre parole), Sorcerer se tient à mille lieues de Clouzot et de sa psychologie. À commencer par ce choix fort de montrer le passé des personnages (...) en quatre séquences énigmatiques aux quatre coins du monde. En juxtaposant ainsi les raisons de leur cavale, le récit prenait la forme d'une implacable démonstration mathématique : le sujet ne résidait plus, comme chez Clouzot, dans les rapports contradictoires qui s'installent entre les convoyeurs, mais s'élevait jusqu'à l'abstraction : "Le vrai sujet du film, c'est la mécanique du destin, affirme Friedkin, ce sur quoi nous n'avons aucun contrôle."
Mathieu Macheret