L'Homme à la caméra
Des spectateurs entrent dans une salle de cinéma, l’opérateur prépare les bobines, un orchestre s’apprête à interpréter une partition… puis la caméra filme la ville d’Odessa qui s’éveille. Un jour comme les autres s’annonce. Le caméraman sillonne la ville, son appareil à l’épaule, et saisit le rythme de la vie urbaine, le mouvement de la ville. L’homme à la caméra, perché sur une automobile enregistre le mouvement de la ville, à tous les rythmes, sous tous les angles, les tramways, les avions, les machines, le travail des machinistes, de la couturière, de la téléphoniste et de la monteuse du film.
Dernier film muet de Dziga Vertov, L'Homme à la caméra aurait tout aussi bien pu s'intituler, comme son premier film sonore, Enthousiasme : son art du montage, musical, fondé sur des assonances visuelles, est à son apogée. Il s'agit de montrer une société transformée par le communisme, et ainsi, de donner corps à une utopie.
Pauline de Raymond, La Cinémathèque française