
Shadows
Benny, Hugh et Lelia sont trois jeunes Afro-Américains, frères et sœur, et partagent le même appartement à New York. Alors que Benny passe ses journées entre la rue et les bars, Hugh tente de faire carrière comme chanteur de jazz. Lelia, quant à elle, rêve d'écrire.
Shadows a gardé toute sa fraîcheur comme si le New York de 1958, capté en direct, était resté éternellement présent. Dernier élément constitutif de Shadows : la musique. Pourquoi ? Tout simplement, parce que l’auteur et l’interprète est Charles Mingus qui improvise en compagnie de Shafi Hadi, son saxophoniste de l’époque. Tout au long des images Mingus fait tellement corps avec Shadows qu’on finit par ne plus savoir si c’est la musique qui accompagne les plans ou l’inverse. Dans un cas comme dans l’autre, le phrasé, la sonorité, la pulsation, le rythme de Cassavetes comme de Mingus font merveille. Là encore, parenté avec le jazz qu’il reprendra dès son film suivant, Too Late Blues, sans parler de la série télé Johnny Staccato où il interprète le rôle-titre.
Thierry Jousse