Gaumont, 130 ans d’histoire
Rétrospective

En 2025, Gaumont célèbre 130 ans de cinéma et d’émotions, une aventure débutée en 1895 grâce à la vision audacieuse de Léon Gaumont. À cette occasion, L'ADRC accompagne une rétrospective de plus de 20 films emblématiques de la Marguerite et des animations variées en salles.
« Depuis que le cinéma existe ». Pour une fois, une accroche ne ment ni n’exagère : le 10 août 1895 sont signés à Paris les statuts de « Léon Gaumont et Cie », société en nom collectif. Léon Gaumont en est le gérant. Gustave Eiffel figure parmi les commanditaires. Treize décennies plus tard, Gaumont demeure le plus vieux studio de cinéma en activité, loin devant ses homologues américains (le plus âgé, Universal, est né en 1912). Treize décennies pendant lesquelles il a surmonté deux guerres mondiales (la première l’amoindrit, la deuxième la dynamise paradoxalement!), une faillite, les mois de septembre 36 (48 heures de grève) et de mai 68 (un tournage perturbé), l’arrivée du son, plus tard du numérique, celle des multisalles puis des multiplexes, l’émergence d’une chaîne de télévisions puis de plusieurs dizaines, du DVD, de la VOD, sans oublier une pandémie mondiale.
A l’arrivée, plusieurs centaines de films au catalogue - pour se restreindre à la seule production de cinéma-, des titres oubliés bien sûr mais aussi beaucoup de succès et des classiques. Quelle continuité peut cependant marquer tous ces films ? Hasardons l’hypothèse d’une double tradition
culturelle, conjointement celle du spectateur et celle de l’auteur. « Entendre rire les spectateurs est mon remerciement », concluait dans son livre de souvenirs, Alain Poiré, un des piliers de la Marguerite pendant près de 60 ans. «J’essaye d’être l’héritier le plus fidèle de ceux qui ont fait la révolution du cinéma en France autour de l’idée que le film est une oeuvre » confiait, lui, de son côté Daniel Toscan du Plantier, autre grand nom de la firme, qui rajoutait : « c’est une idée française ». Effectivement au regard de cette double approche, il est troublant de relever les liens réunissant les films Gaumont au-delà des dirigeants et des responsables successifs. Des films qui sont bien sûr le reflet du moment ou ils sont conçus, mais surtout des illustrations sans cesse aménagées de situations, de thèmes, de personnages et de décors, tous membres d’une même famille.
Jean Ollé-Laprune
UNE RÉTROSPECTIVE EN 5 PARTIES
Rêveries variées
- Alice Guy, première femme cinéaste - 1900/1907
- Les Vampires de Louis Feuillade - 1915/1916
- Les Belles de nuit de René Clair - 1952
- Soigne ta droite de Jean-Luc Godard - 1987
En déplacement
- L'Atalante de Jean Vigo - 1933
- Rendez-vous de juillet de Jacques Becker - 1949
- Cent mille dollars au soleil de Henri Verneuil - 1963
- Et vogue le navire de Federico Fellini - 1982
Histoires de famille
- La Poison de Sacha Guitry - 1951
- Cousin, cousine de Jean-Charles Tacchella - 1975
- A nos amours de Maurice Pialat - 1983
- Palais royal ! de Valérie Lemercier - 2004
Pas à leur place
- Un condamné à mort s'est échappé de Robert Bresson - 1956
- La Folie des grandeurs de Gérard Oury - 1971
- Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré - 1992
- Le Dîner de cons de Francis Veber - 1997
Flics, gangsters et espions
- Razzia sur la chnouf de Henri Decoin - 1954
- Les Tontons flingueurs de Georges Lautner - 1963
- Le Grand blond avec une chaussure noire de Yves Robert - 1972
- Subway de Luc Besson - 1984
- Les Patriotes de Eric Rochant - 1992
- O.S.S. 117 - Le Caire, nid d'espions de Michel Hazanavicius - 2006
À LIRE, À ÉCOUTER, À VOIR
- L'histoire de Gaumont - Gaumont
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Gaumont ; depuis que le cinéma existe - François Garçon - Gallimard, 2015.
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Nicolas Seydoux, derrière l’écran - France Culture
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200 films au soleil - Alain Poiré - Ramsay, 1988.
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Bouleversifiant - Daniel Toscan du Plantier - Seuil, 1992.