Cinéaste, artiste et écrivaine belge, Chantal Akerman, qui s’est donné la mort le 5 octobre 2015  est célébrée à travers la publication de son œuvre écrite, d'expositions et d'une rétrospective de ses films. Proposée par Capricci, la réédition des ses longs métrages (fictions et documentaires) permet de redécouvrir une œuvre cinématographique libre et engagée qui résonne aujourd’hui avec force par son audace et sa modernité.

Chantal Akerman nait à Bruxelles le 6 juin 1950. À 15 ans, elle découvre par hasard Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard qui lui donne l’envie de faire du cinéma. Elle entre à l’INSAS en 1967 qu’elle quitte aussitôt, rejetant le cadre rigide de l’école et réalise l’année suivante son premier court-métrage, Saute ma ville, première expression d’un cinéma libre et radical. Akerman s’installe à New York en 1973 où elle découvre le cinéma expérimental de Jonas Mekas, Michael Snow et de Stan Brakhage qui influence les films qu’elle tourne sur place : La Chambre ou Hôtel Monterey. À son retour en Belgique, elle réalise Je, tu, il, elle puis réunit les financements nécessaires, grâce au concours de son actrice Delphine Seyrig, pour produire Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975). Ce quasi huis-clos suivant le quotidien d’une femme au foyer est considéré comme une des oeuvres les plus influentes de la modernité cinématographique et pièce essentielle d’un cinéma féministe. Le film la propulse à 25 ans parmi les francs-tireurs de sa génération avec Rainer Werner Fassbinder et Philippe Garrel. Artiste infatigable, Akerman trace sa route librement en explosant les frontières narratives et géographiques pour vagabonder entre les genres, avec comme constante la mélancolie, le trauma personnel ou l’angoisse du monde contemporain. Elle touche ainsi au road-movie (Les rendez-vous d’Anna, 1977), au film choral (Toute une nuit, 1982), à la comédie musicale (Golden Eighties,1986) ou à l’adaptation littéraire (La Captive, 2000). Son oeuvre documentaire navigue dans le monde entier, allant des États-Unis (Sud et De l’autre côté, 1999 et 2002) à l’Europe (D’Est, 1993) jusqu’en Israël (Là-bas,
2006) et creuse une veine intimiste (de News from Home en 1977 jusqu’à son dernier film No Home Movie). Chantal Akerman met fin à ses jours en 2015. Elle demeure une influence inestimable pour des cinéastes tels que Gus Van Sant, Tsai Ming-Liang, Claire Denis, Todd Haynes, Kelly Reichardt ou Apichatpong Weerasethakul.

Capricci

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→Diffusion ADRC en DCP et sur Cinego.net
→Document d'accompagnement (textes de Charlotte Garson)
disponible gratuitement pour les salles et les publics,
à commander :  distri-service.com
→Rencontres et débats proposés à des conditions aménagées avec des intervenants spécialistes de l'oeuvre. Nous contacter

À lire

• Chantal Akerman. Œuvre écrite et parlée
  édition établie par Cyril Béghin, L'Arachnéen, En librairie le 5 avril 2024.

À écouter 

•  Chantal Akerman en trois volumes 
  Le Book club, invité : Cyril Béghin, France Culture

À voir

•  Chantal Akerman : Travelling
  une exposition rétrospective conçue par Laurence Rassel, Céline Brouwez et Alberta Sessa, jusqu’au 21 juillet 2024 à Bozar (Bruxelles).

• Chantal Akerman : Travelling : version adaptée de l’exposition Chantal Akerman : Travelling , conçue par Laurence Rassel et Marta Ponsa, du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025 au Jeu de Paume (Paris) 

• Rétrospective Chantal Akerman
  du 28 juin au 7 juillet à La Rochelle (FEMA). Rencontre avec Cyril Béghin, Claire Atherton, Aurore Clément et Stanislas Merhar, animée par Charlotte Garson, le 5 juillet.